10.9.10

sur le seuil de disparaître

Je rejoue la dernière scène. Je pars, je ne reviendrai plus avant longtemps. Pas là. Pas comme ça. Je repasse la finale. Je carbure à une mort qui ne m’appartient pas. Je ne te pense plus. La pensée émerge quand rien ne va plus. Seulement. Cette fois. Rien ne ce passera comme prévu. La vie est peuplée de dernières fois.

Je ne veux pas de cette fin, pas aussi vite et brusque. Non. Chaque seconde s’éternise. Le silence s’impossible, vit de nous, craque d’hier. Je ne me demande pas. Le présent est complet. Sauf. Par moment de mémoire gruyère. Partielle. Je ne sais pas ressentir le futur, seulement la coupure. Moi. Qui. Ne croyait contenir. Que du bonheur. Me voilà mouillée de cette mémoire imparfaite.

Impossible de partir sans rien dire. Ça ne se fait pas. Non. Je ne veux pas que tu viennes me reconduire. J’aimerais disparaître sans que tu le saches. Reprendre en main le destin de me cueillir, programmer la perte, courir vite et m’envoler.

Il y a un trou dans le ciel. C’est par là que tu passes pour venir me hanter, me dire de cesser de pleurer. Ce sont des inventions de petite fille ? Je ne veux pas mourir. Ceux qui meurent ne meurent jamais. La mort est un leurre. Oui. Seule. Je l’apprivoise. Je lui dis comment disparaître, comment je veux danser. Pas à pas de deux et de quatre, vers la première et la dernière perte. J’avance immobile. Je découvre les contrastes. Je défige et me défais. Mourir n’est plus souffrir. Je cours. J’ai froid. Je sais. Nous allons recommencer à vivre, différemment. Danser. Surtout ça. Danser.

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