17.9.10

pas à pas dire


Un secret. Nous sommes fais pour s’étendre sur le pain. Je le sens. Moi aussi, je peux avoir peur,  je veux aller vers elle, l’embrasser. Je veux vieillir en souriant, en riant, en étant avec toi, mon fou qui  m’a tant consolé. Nous nous retrouverons. Il n’y a aucun obstacle sur notre ciel. Rien. Rien, ni personne ne peut nous empêcher de nous réunir. Pas même le silence et le temps.

Les amours débutants sont des amours fébriles. Je t’aime vaste, le cœur que j’ai dans la tête est grand. La vie peut s’arrêter en un instant. Nous sommes mortels mon rêveur magnifique. À l’aube de ce commencement, dansons au rythme des chandelles et des doux vents du printemps.  Rejoignons-nous du coté des compléments. Je veux être un fruit, une flamme verte, bleue, blanche, crème, semblable à ces transparences de l’aube sur lesquelles je m’étale. Je suis habitée par toi, l’homme de nuit, de fêtes et de rires. Je ne veux pas douter de ce qui pourrait nous arriver. Je suis à portée de cœur, là, tout à coté. Au bout de ce chemin de quelques  heures.

Je suis celle qu’il me faut d’abord, ensuite, ça importe peu.  Je ne veux pas connaître la suite, je ne veux pas savoir ce qu’il adviendra de nous. Je veux respirer ce que me tend ta bouche. À portée de doigtés, cet âge amoureux ce joue. Allons là où nous ne pourrons plus reculer. Allons marcher sur les mains de la terre.

16.9.10

cassure

Je ne veux pas me briser sur toi. Pris dans tes frayeurs, tu poursuis ta quête de mourir. Tu me dis de partir. Je m’éloigne.  Ne pas. Ne pas dire. Ne pas communiquer.  Je suis estomaquée par cette façon de fuir. Ce ne pas dire et ses milliers d’interprétations 

 .Au bord de l’orage, je te regarde, tu ne me vois pas, tu doutes à peine de ma présence. Je dois protéger ma vitalité. Je ne veux pas tester sa fragilité.  Je choisis la route où aimer est plus facile. Je suis douée pour le bonheur . Je veux me dire et t’entendre. Nous sommes l’un   de l’autre.

Moi. T’as. C’est. Prends. Ce. Que. Tu. Ne. Dis. Les mots. Tu. A (un long  A).
Des clous. Qui vient clouer à cette heure ? Je vais à la mort et je ne pense plus. J’accepte de ne rien avoir dans la tête. Ne pas savoir, ni douter. Ne pas avoir peur. Être pas et allonger les microsecondes. L’exactitude de la fin? Le mouvement ne cesse jamais. Ça ne fatigue pas. Seulement. S’y abandonner.

14.9.10

le temps parcouru

Communion dans les bois, nous y sommes. Les loups sont nos ombres. Pour ce soir seulement, mêlons-nous de promesses. Tu me rêves de possibles. Reprenons. Je t’aime au-delà des papiers électroniques. Être loin de toi, c’est être trop. Je suis volatile, feu bleu, forêt d’étoiles, une sirène à l’opéra, marine poisonne, algues, macramés et nœuds, lune d’automne sur la mer refaite, éclats, miroirs sur l’eau. Mais avant.

Je révise les codes du bonheur. Je me repasse l’examen. Je dois apprendre les tempêtes. Naviguer sur des nuages troubles et ne pas sombrer. La vérité, je dois dire seulement la vérité de la solitude. Des nuages passent devant le soleil et ça fait du bien. Il. Les yeux fermés. Je marque d’un trait subtil le commencement d’une autre lumière. Car mon amour est sont, ça, ces, des paysages que nous habitons.

13.9.10

la clef de là

Je suis conduite ? Est-ce important ? Le sens. Il se découvrira. J’apprivoise l’eau. Le texte me donne tout les temps. Il arrive. Il est là. En clefs. Sur le sol. De face. Il avance. Qui est ce lui? Qui est ce je, ce tu? Et puis après ? Ne pas savoir? La production du sens est non sans défaut. Rebondir, sauter, s’élever; développer l’art de bien grandir. Se rendre vulnérable. Dire. Oui. Être complet. Sortir. Entrer dans son temps. Ne pas tout foutre en l’air. Aimer. Avancer. Ne rien faire. Reculer. La rythmique, la vie, ce n’est pas là pour s’embêter. Ne pas tout dire. Se taire. Et puis. Ne pas toujours s’envoyer en l’air.

Va. Cherche et te trouve. Lentement. Ma voix évapore le temps. Tes mots. En moi. Les demi-mots que j’élance. Un secret. Un mini cri perçant. Tu veux m’apprivoiser. Car. Toi aussi. Tu avances. Où. Qui devrait le savoir. Personne. C’est possible. Si. Ce tout rien de disparaître. Si nous ne faisions que ça. Après. Il n’y a rien. Après n’existe pas. Impossible d’être après. Tous ce joue là. Seulement. La musique s’ingénu à être un peu plus tard. Et puis ? Penser. Prévoir. Planifier. Prescrire. Vouloir. Entrevoir. Supposer. Est-ce vouloir du pouvoir ? Contrôler. Manipuler. Décider avant, pour qu’après soit comme on l’avait pensé, voulu ? Le possible doit-il s’arrêter? Je ne connais pas les réponses. Je ne sais pas comment vivre d’avance. Le présent est trop dense Même si. Lui. Persiste. À. Crever.

12.9.10

la clef des dos

Qu’avez-vous à souffrir, à offrir? Moi? Du beau bonheur taché, qui pleure ! On ne fait pas des grandes histoires avec de l’amour et de la joie. La vie ce salit elle aussi. Y’a du malheur. Le bonheur c’est platte. T’as compris la petite ? Y’A DU MALHEUR ! Beuuuuu… Bon ! Voilà ! C’est énervant. Espèce d’éteignoir ! Tu vis trop ! Beuuuuuuuuu… pis arrêtes de brailler ! La vie, elle n’est pas toujours fine. Regardes là, regardes toi !!? T’es pu belle, t’es toute rouge, tu t’assèches à force de pleurer.

La vie est une valse lente qui se danse à deux. À deux pieds dans la boue. Et sans musique, sauf celle que tu as dans la tête. Ça arrive, c’est comme ça. Puis ? Ça ? Cette porte, un coup de vent, et boom ! Ça claque ! Ça bouge trop ! Deux temps. Deux tout petits temps. Presque du présent seulement. Enfin ! Juste du présent. Et… la météo ! La vraie météo, celle du ciel là…il pleut. Je ne peux rien prévoir pour demain. Ni forcer l’évolution. Donc? La poésie ça lui arrive de prendre le bord.