21.10.10

mirage réel

Tradition classique.Vue sur mer.Vague sous les soleils espiègles.Tu t’affales. C’est toi le lion sur la dune. Le farwest au ralentit. Le désert. Ce mirage en carton. En plus de marcher sur le sable rouge. Arrêtons. Rien ne presse de se rendre à mourir.

Allons vers ces danses oblongues, sur la grève sauvage où les vagues lentes apaisent la peur de rompre. Chaleur de l’eau saline, baiser infini, retransmission parfaite, je te sens border l’escale. Lèvres conforts, bateau, avion, pieds, mains. Mouiller pour ensuite toucher nos terres. Ritualiser. La vie est éphémère. Je me demande d’où provient ce sentiment d’être lié à toi. Interminablement.

Paisible, calme, sage, vieille ? Trop de maintenant à vivre. Initiatique. Ce soir est trop tard. Je ne danserai pas avec les ombres. Les talons de la pluie claque sur la fenêtre. Je m’échappe à notre rendez-vous. Démarre les tapis. Abandonne ta peur, elle sera dissoute. Le bonheur ? Il ressemble à cet orange de juillet.

18.10.10

escale à l'abandon

Vers la grande île s’illuminant la nuit, nous arrivons. Le jeune matin resplendit sous les néons verts de l’autoroute. Demain, les petits fruits étendus sur la plage seront des souvenirs étanches. Les bleuets, coquillages de mains et d’arbustes, mémoires de la nature que nous aurons laissées derrière nous, resteront intacts.  

Je veux te redire lentement ce qui me capture quand tu me regardes. J’aimerais me tendre à la paume de ton édredon, évaporer les derniers songes, découvrir la finale des mots, ceux que tu chantes en murmurant. Pour t’amener jusqu’à moi, je ne prévois rien, pas de plan aux creux de mes bras. Seulement le désir d’être là si là, au sol du fa. Te toucher, te sentir, te rendre plus beau.

Disons-le, cet amour est infini. Viens. Juste à mes hanches, reviens. Ensuite, ce sera à moi. Nous n’aurons plus besoin de parler, seulement entendre le chant satisfait de cet état naissant. Simple et complet. Nous ferons la suite de l’amour. Avant de vieillir, tu me diras oui, me couvriras de la douceur de ton souffle.

Je t’aime en silence, je te patine lentement, sur le café du matin je m’étale. Ta nature se mélange à moi. Il y a des odeurs de chats et de fleuve, des foins séchés, des lumières d’automne sur ta peau cachée. Je veux être la somme de tes pensées extatiques.      


Ne m'invente plus rare.