23.9.10

mémoire de feu

Tu as devancé mon invitation.  La nuit rouge court. L’orchestre dissipé, tu reviens. Allons lire les rochers, s’évader des pilules. Retournons au pays des arbres bleus, cueillir les fleurs d’hiver. Leurs odeurs enivrent les araignées, les lierres amoureux. Nos champs magnétiques résonnent. Je voudrais être ta précieuse. 

Le temps s’étire. Un murmure s’éternise.
  
Être près de toi. Ne plus parler. Seulement sentir. Ces baisers infinis sur la bouche du  temps.  Prends moi, de dos, de balbutiements, de nuit. Conduis moi. Tu me. Je suis. Là. Tu as. En ce moment. Rien à exiger. Je te. Ancré. Une autre fois me cueillir. Te redire oui. Aussi. Savoir le silence. Me demande. Des peurs. Vieillir. Et. Reconstruire un rêve qui nous  ressemblerait.

Je sais. Que. Je. Ne. Suis. Pas. Mise en mémoire. L’impermanence de notre lien et sa durée, du même fuseau de feu, soleil qui se couche et se lève entre deux. Encore. Ensemble assurément. Au plus beau temps de nos vies. Au temps de savoir, ressentir et se taire, à ce grand silence qui nous épouse. Non. Plus. La détresse. Nous savoir. Là. Y être. Et. Ensemble. S’élever vers le ciel.  T’aimer au plus dessus de mes manques, au plus dessus d’être sans attente. T’aimer au ralentit, t’aimer inachevé. Immobiles mouvances amoureuses. Des lettres balbutiées pour nous. Je démarre. L’émission se prolonge, vers toi.  Battures, balises à l’aveugle, nous rendre. Et la peur ? Quelle peur ? La peur du noir ou de l’ours. La peur de me fracasser.  

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