4.9.10

le corps au vent

Tu diriges ma main vers ta bouche. Nous sommes hors du temps calculé. Après l’effleurement, nous passons aux chuchotements de nos corps. Rien n’est brusqué. Il y a ta peau de sable, une porte transparente, le seuil d’un grand lit à défaire. Ton visage dans mes cheveux me dit. Approches-toi plus près. Tes caresses sont nouées à mes rires. Je t’enlace sans vouloir te garder. Je m’approche, tu t’éloignes juste ce qu’il faut. La cadence s’élève. Tu me tends ton arbre. J’ouvre. Nous sommes plus qu’un sexe.

Nous devenons les personnages principaux de cette peinture de Watteau; La gamme d’amour , 1729. Je tiens les partitions pendant que tu joues sur une guitare à 12 cordes. Tu tentes de déchiffrer les portées. J’ai l’impression que tu regardes vers le décolleté de ma longue robe orange. Je suis assise devant un buisson obscur et discret.
J’échappe ces papiers encombrants. Tu déposes ton instrument et tu viens me rejoindre au sol de cette clairière minuscule. La sérénade continue. Tu es si élégant.

2 commentaires:

  1. j'aime ce rythme léger que tu murmures,
    là dans ce poème langoureux, suave
    comme j'aime tes rires et tes silences
    et je crois toujours
    que c'est grande complicité
    mais je ne sais pas avec qui
    tu partages... qu'importe

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