6.10.10

hors de nous

Je ne sais pas aimer sans bouger, attendre que ça ce passe. Les choses ne se font pas toutes seules. Pas toujours. Je ne suis pas sage, non, ça ne me ressemble pas ces détournements de conscience. Tu agis sur moi à distance, je le sens, quel mérite pour un homme de l’absence. Quelle chance. J’ai adopté ta passion silencieuse. Nous le savons, tu n’es que le prétexte. Tu existes en plus petit et plus vrai que le fantasme de l’écrivaine. Et l’écrivaine ?  Plus grande que la simple femme que je suis.

Je te fais l’amour sur la petite table rouge de la cuisine. Les fruits dansent dans le panier. Tes yeux se ferment sur ce contre jour, tu connais le langage des mouvements immobiles. J’aimerais m’étendre encore sur ta nuit américaine, m’abreuver de ton odeur. Parviens à mon respire. Abandonnes-toi. C’est si bon de ne plus penser. C’est ta façon d’être médecine.  Je veux t’entendre gémir sous l’effet de ma bouche sur ton sexe. Je veux jouer de mes mains dans ta terre, caresser tes cheveux  fauves. Ne rien demander et ne pas me taire. Je veux être l’eau, la blancheur tachée, te couvrir de mes trésors. Je ne veux pas que tu dérives seul, pour ça, je dois partir du film. Tu as voulu que je sois là.  Comment est-ce possible ? Déjà la fin de cette fable à peine débutée, 

Je veille mon insomnie. Indienne sur le tapis de plumes. Invites moi à tes clefs. Je veux me partager et être encore plus belle, souffler mes airs sur ta peau.  Je veux que tu me savoures, que tu apprennes mon cœur, cartographie mon corps. J’aimerais que l’on reconduise la nuit pour mettre à monde cet amour sans barrières. Je ne veux pas qu’il y est de mais, je ne marche pas au doute, je ne carbure pas à la peur. Et toi ? Quand t’apercevras-tu que les barreaux de ta prison ne sont que tes mains déposées devant ton visage.

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